De ces lois qui ne valent que pour ceux d'en bas...
Nul n'est censé ignorer la loi.
Sauf notre éminente Ministre de la Justice.
Depuis des années, à grands coups de campagnes publicitaires et de courts métrages chocs, l'Etat s'obstine à promouvoir la sécurité routière en utilisant comme vecteur principal la culpabilité des uns et des autres. "Ouhhh, regardez ces parents indignes qui installent quatre enfants à l'arrière sur trois places", "honte sur toi, étudiant bourré du samedi soir qui risque de renverser une petite vieille au coin de la rue", "regardez comme ce jeune collégien s'écrase bien la tête dans le pare-brise parce que ses parents n'ont pas vérifier la pression de leurs pneus", etc...
Bien sûr, certaines de ces mesures sont nécessaires car vitales pour les usagers, elles constituent un premier groupe. Il existe en parallère un autre groupe de mesure qui rassemble, quant à lui, tout un tas de mesures placées sous l'égide de la sécurité routière et qui ne visent en réalité qu'à donner un pannel presqu'infini de possibilité au policier lambda n'ayant pas atteint son quotat du mois et sur qui, pas de bol, vous allez tomber.
Alors bon, à moins de n'avoir que ça à faire de ses journées, ce qui n'est pas mon cas, dur dur de se conformer à toutes ces règles concernant nos véhicules. Ne reste plus donc, au travailleur de base obligé de circuler en voiture, qu'à serrer les fesses bien fort chaque fois qu'il prend le volant, en espérant ne pas rencontrer en chemin un digne représentant de la loi.
Si toutefois il en est une parmi ces lois qui me paraît importante, c'est bien celle du 1er janvier, loi qui fixent comment les enfants doivent être attachés en voiture. Et concernant les plus petits, cette loi raconte à peu près ceci :
"Groupe 0 : de la naissance à 10 kg
Votre bébé sera protégé en voyageant dans un siège placé dos à la
route, à l’avant ou à l’arrière de la voiture, qui lui offrira une
protection maximale en cas de choc frontal. Attention : si vous
choisissez de le placer à l’avant, il est impératif de désactiver le
système de protection par coussin gonflable (air bag).
Pour les nourrissons, vous pouvez opter au besoin pour un lit nacelle. Disposez-le parallèlement au dossier de la banquette arrière et fixez-le par des sangles aux points d’ancrage des ceintures de sécurité.
Groupe 0 + : de la naissance à 13 kg
Ce siège est une version
surdimensionnée du précédent. Il permet de transporter l’enfant dos à
la route, dans une position semi-allongée et d’éviter ainsi les
blessures des vertèbres cervicales en cas de choc frontal. Il doit être
installé dans les mêmes conditions que le siège du groupe 0."
Et nul n'est censé ignorer la loi.
Surtout pas notre Ministre de la Justice.
Quelle surprise, donc, lorsque je constate que Dame Rachida Dati reprend le travail 5 jours seulement après son accouchement. Que l'on rassure, le scandale n'est pas là, aucune loi ne lui interdisant de retourner sourire aux flashs au lieu de faire semblant de pouponner. Et pourtant c'est bien la seule chose que les médias ont présenté comme amoral. Et de nous inonder des photos et vidéos de Mme Dati revenue à l'Elysée, de Mme Dati par ci, de Mme Dati par là...
... de Mme Dati sortant de la maternité et GRIMPANT A L'ARRIERE D'UNE VOITURE SOUS LES FLASHS DES JOURNALISTES, SON BEBE DE QUELQUES JOURS DANS LES BRAS, sans que personne ne s'insurge.
La preuve en vidéo ici.
Et qu'on ne me dise pas que l'enfant a peut-être été attaché ensuite, il est clair que c'est vachement pratique de le mettre dans un siège auto une fois que sa mère est bien à l'étroit dans la voiture avec le machin saucissonné sur la poitrine.
Certaines lois ne seraient donc valables que pour ceux d'en bas...
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